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Le Samu est muni de l'antidote des armées pour parer à une attaque chimique

Le ministère de la Santé a pris un arrêté destiné à permettre au Samu d'injecter aux victimes d'une attaque chimique une dose suffisante d'antidote. Si l'atropine, le remède en question, est un médicament couramment utilisé en médecine, pour pouvoir agir vite et sur de multitude de personnes, les urgentistes vont être dotés du dosage que seule la pharmacie des armées fabrique.

"Il ne faut aujourd'hui rien exclure et je le dis avec toutes les précautions qui s'imposent (...), il peut y avoir aussi le risque d'armes chimiques et bactériologiques", a annoncé Manuel Valls, premier ministre, lorsqu'il a présenté le 19 novembre 2015 le projet de loi prolongeant l'état d'urgence, aux députés.

Le scénario le plus redouté est celui d'une action terroriste avec diffusion d'un agent chimique toxique, telle que celle perpétrée au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995.

L'exposition à des gaz neurotoxiques organophosphorés tels que le sarin, le tabun ou le soman peut conduire à la mort, le plus souvent par obstruction des voies respiratoires et paralysie des muscles respiratoires. Il est alors impératif de traiter les symptômes et d'administrer l'antidote, du sulfate d'atropine (un anticholinergique), le plus rapidement possible et en dose suffisante. Actuellement, les laboratoires classiques commercialisent l'atropine, médicament couramment utilisé, au dosage maximal de 1 mg/ ml. Traiter un adulte nécessite l'injection de 2mg d'emblée, à renouveler toutes les 5 à 10 minutes jusqu'à assèchement des sécrétions muqueuses et bronchiques.

Agir vite et à grande échelle

En cas d'attaque massive, il faut soigner une multitude de personnes simultanément. L'efficacité du traitement antidotique est d'autant plus grande qu'il est administré rapidement après les premiers signes d'intoxication. Pour agir vite et éviter aux médecins d'avoir à briser de multiples ampoules de 1 mg, le ministère de la Santé a pris un arrêté le 14/11/2015, permettant au Samu (Service d'aide médical urgente) d'injecter du sulfate d'atropine 4 mg/ 2 ml aux victimes potentielles, un dosage fabriqué uniquement par la pharmacie centrale des armées.

La célérité de cette prise d'acte ne semble pas liée aux attentats commis la veille à Paris, mais plutôt à une mesure de précaution pour parer à une attaque chimique, en cas de manifestation terroriste lors de la COP 21 qui se déroulera du 30 novembre au 11 décembre 2015 au parc des expositions du Bourget, en Seine-Saint-Denis. Sans cet arrêté, les contraintes de fabrication et d'étiquetage du médicament ne permettaient pas sa mise à disposition pour cette conférence sur le climat, qui doit rassembler plus de 20 000 représentants et observateurs des quatre coins du monde.

Toujours est-il que dorénavant le sulfate d'atropine dosé à 40 mg/ 20 ml peut être acquis, stocké, distribué, prescrit, dispensé et administré pour la prise en charge des victimes exposées à des gaz toxiques, par le SAMU .

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