Bilan: qu’attendre de la 4G?
Tandis que les opérateurs de téléphonie installent progressivement leurs antennes 4G sur le territoire, le consommateur s’interroge sur les services offerts par ce réseau et les modalités de l’abonnement.
Selon une récente étude de Wireless Intelligence, il y aurait déjà plus de 100 millions d’utilisateurs de la 4G, appelée aussi LTE (long term evolution), dans le monde. Ils sont répartis à 90 % entre les États-Unis, le Canada, la Corée, le Japon et l’Australie. Si, en Europe, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Suède ont un train d’avance sur la France, nos opérateurs nationaux s’attachent à combler leur retard et affirment que, d’ici à 2018, près de 90 % de la population aura accès à la 4G. À l’heure actuelle, nous en sommes encore bien loin. Le dernier rapport de l’Agence nationale des fréquences (ANFR) relatif aux déclarations des stations 2G, 3G et 4G par les opérateurs place Orange en tête, avec 2 026 supports 4G (infrastructures supportant une ou plusieurs antennes) en service, contre 479 pour SFR, 439 pour Bouygues Telecom et 14 pour Free, soit un total de 2 958 au 1er septembre. À titre de comparaison, le territoire français est, à ce jour, couvert par plus de 45 000 supports 3G, tous opérateurs confondus. Il ne faut donc pas compter sur la 4G dans les zones peu peuplées. Seuls les habitants des grandes villes, à forte densité - Paris, Lille, Nantes, Strasbourg, Poitiers, Lyon, Montpellier, Toulouse et Marseille -, la reçoivent dans un premier temps. Qu’apporte ce réseau à très haut débit?
L’internet mobile plus rapide
Le réseau 4G procure, avant tout, un gain de rapidité, donc un meilleur confort d’utilisation. En théorie, la 4G est 50 fois plus rapide que la 3G: cette dernière offre un débit théorique d’environ 2 mégabits par seconde (Mbits/s), contre 100 Mbits/s pour la 4G. Pour vous donner une petite idée, les pages Web s’affichent instantanément, plus vite encore qu’avec la box ADSL de la maison. Le téléchargement d’une application de 10 mégaoctets (Mo) prend 2 secondes, contre 16 en 3G ; celui d’un album MP3 de 50 Mo, environ 8 secondes, contre 1 min en 3G ; celui d’un film de 700 Mo ne dure plus que 2 min en 4G, alors qu’il est quasi impossible d’arriver à son terme en 3G. Une telle vitesse est surtout très utile pour le streaming, puisqu’elle permet de regarder la télévision ou une vidéo en Full HD (1 920 x 1 080). De quoi booster tous les usages nomades (hors wi-fi) du smartphone ou de la tablette. Ce débit est actuellement possible parce qu’il n’y a que très peu d’utilisateurs sur le réseau 4G, mais le développement des offres commerciales des opérateurs de téléphonie va très vite multiplier le nombre d’abonnés. Il n’est pas certain alors que tout le monde pourra bénéficier d’une telle rapidité.
Des tarifs qui ne changent pas
Fait rare dans ce secteur d’activité pour être souligné, l’arrivée de la 4G n’a presque aucune incidence sur les tarifs des abonnements. En revanche, le plafond mensuel de données (data) pour l’internet mobile existe toujours. Il varie de 2 à 6 gigaoctets (Go) - il atteint 8 Go chez Bouygues Telecom - en fonction du forfait choisi. Le débit est réduit en cas de dépassement. Un abonnement de 24 mois, avec une limite data à 2 Go mensuels et un nouveau téléphone, est facturé entre 35 et 41 €/mois chez les trois grands opérateurs. Pour profiter de la 4G, il faudra probablement changer de smartphone. Les modèles Galaxy S4 de Samsung, One de HTC, Xperia Z de Sony, Optimus F5 de LG et les iPhone 5S et 5C sont compatibles avec la norme LTE. L’iPhone 5 n’a accès à la 4G que sur le réseau de Bouygues Telecom, à condition d’effectuer la mise à jour du système d’exploitation (iOS7).
