Publicité

L'habilitation familiale peut être une alternative à la tutelle

Depuis le 1er janvier 2016, un mandat judiciaire familial, dénommé habilitation familiale, est à la disposition des familles confrontées à l'affaiblissement des facultés d'un des leurs.

L’habilitation familiale vous permet, de représenter un proche «hors d’état de manifester sa volonté», sans avoir à envisager une protection judiciaire comme la sauvegarde de justice, la tutelle ou la curatelle. En effet, bien que très utiles en pratique, ces dernières mesures sont souvent demandées trop tardivement, compte-tenu des freins psychologiques. La nouvelle procédure d'habilitation familiale peut changer la donne.

Une habilitation ponctuelle

L'habilitation familiale se veut souple et pratique. Si l'habilitation permet d'agir à la place du proche défaillant, elle est moins invalidante pour la personne visée que les autres procédures. En effet, le juge peut décider que vous la représentiez seulement pour une ou plusieurs mesures ponctuelles. Dès lors, votre proche conserve l'exercice de ses droits pour les actes non visés par la décision judiciaire.

La gestion peut concerner la sphère personnelle (vie privée: décision médicale à prendre, choix du lieu de vie comme, par exemple, une entrée en maison de retraite…) ou la gestion de ses biens. Par exemple, vous pouvez obtenir l'autorisation du juge des tutelles de mettre en location sa résidence secondaire ou encore de la vendre. Vous devrez justifier votre demande par l'utilité de cette décision (par exemple, les loyers lui permettront de couvrir les mensualités de la maison de retraite où il séjourne).

Une habilitation générale

Vous pouvez également demander une habilitation générale si tel est l'intérêt de votre proche. Dans ce cas, vous le représenterez pour toutes les décisions à prendre, vie privée et/ou gestion des biens, selon ce que précisera le jugement. La mesure est alors mentionnée en marge de l'acte de naissance.

Vous aurez cependant besoin de l'autorisation du juge des tutelles pour accomplir, à la place de votre proche, un acte de disposition à titre gratuit (une donation, par exemple).

Qui peut la demander?

Vous pouvez demander à être désigné par le juge des tutelles, dans le cadre d'une habilitation familiale, si vous faites partie du cercle des proches. La loi en donne une liste limitative: un ascendant (père, mère, grands-parents…), un descendant (enfants, petits-enfants…), un frère ou une sœur, mais aussi le partenaire de Pacs, le concubin et, si le projet de loi de ratification est voté, le conjoint.

À noter: Le nouveau dispositif de l'habilitation familiale, résultant d'une ordonnance du 15 octobre 2015, est d’ores et déjà effectif. L'ordonnance doit cependant être ratifiée par le parlement. Le projet de loi de ratification ajoute donc le conjoint à la liste des personnes pouvant demander la mesure. Il précise aussi que ce dernier, le concubin ou le partenaire pacsé peuvent demander à être habilités s'ils justifient d'une communauté de vie avec la personne qu'ils remplacent. Un vote est attendu à l'automne.

Pour être désigné au titre de l'habilitation familiale vous devez commencer par prendre un rendez-vous au greffe du tribunal d'instance du lieu où demeure votre proche. Le greffier du juge des tutelles (juge de ce tribunal) vous remet alors la liste des médecins inscrits. En effet, un médecin habilité doit examiner votre proche et établir un certificat circonstancié. Celui-ci est indispensable pour obtenir la mesure. Ensuite, vous devez rédiger une requête et l’adresser au juge. Cette requête contient vos coordonnées, celles de la personne et la justification de votre demande.

Août 2016, Paris Normandie num 58

L'habilitation familiale peut être une alternative à la tutelle

S'ABONNER
Partager

Partager via :

Plus d'options

S'abonner
À lire aussi