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Maladie de longue durée: un reste à charge élevé, malgré le 100%

Outre la douleur physique, les affections de longue durée occasionnent des frais très élevés pour les malades. Malgré le dispositif de prise en charge à 100 % des dépenses de santé, le montant des restes‐à‐charge reste élevé. Face à ce fardeau financier, de nombreux assurés renoncent à se soigner.

Cancer, diabète, insuffisance rénale sévère. Près de 10 millions de Français sont atteints d'une Affection de longue durée (ALD) qui donne droit à une prise en charge par la Sécurité sociale de 100 % des soins induits par leur maladie. Si le dispositif fonctionne plutôt bien pour ramener le reste‐à‐charge des malades en ALD à des niveaux comparables à ceux observés pour les assurés sans ALD, soit 752 € pour les premiers contre 673 € aux seconds, le montant total de leurs dépenses n'est pas le même. En effet, le coût des soins d'une personne en ALD est en moyenne de 6 300 € par an, contre 1 800 € pour un patient hors dispositif, selon l'étude menée par l'Observatoire citoyen des restes à charge en santé composé du Collectif interassociatif sur la Santé (CISS).

De nombreux frais cachés

Comme pour les autres assurés sociaux, les malades en ALD doivent faire face à de nombreux frais cachés générés par des soins mal ou pas remboursés (certains soins dentaires, optique, prothèses auditives...), des dépassements d'honoraires, des franchises ou des suppléments (chambre individuelle à l'hôpital, etc). Mais leur situation est aggravée par le fait qu'ils doivent plus fréquemment avoir recours à ces soins, et donc être confrontées aux restes-à-charge correspondants. Ceci est d'autant plus important que la maladie a très souvent un impact sur leurs carrières professionnelles et leurs revenus.

Dans le cas du cancer du sein, par exemple, les traitements destinés à lutter contre la maladie sont pris en charge à 100 % par l'Assurance maladie, mais les soins post-opération restent onéreux pour les patientes. Il s'agit notamment de la consultation d'un psychologue, des honoraires des kinésithérapeutes, mais aussi du coût de l'achat de prothèses amovibles et de soutien-gorge adaptés.

Ainsi, pour les 10 % de personnes en ALD confrontées aux plus grosses dépenses de santé, le reste à charge s'élève en moyenne à 1 700 euros, indiquent les experts de l'Observatoire. Ce montant peut conduire ces personnes à renoncer à des soins pourtant liés à leur maladie.

Pour éviter ces désistements, les complémentaires santé permettent, selon le type de contrat souscrit, de prendre en charge 36 à 89 % des dépenses, après remboursement de l'assurance maladie obligatoire. Toutefois, l'accès à ces contrats représente aussi un coût pour les usagers.

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