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L'accès aux soins en France s'est dégradé en 4 ans

Compte tenu de l'augmentation des déserts médicaux et de la hausse de la pratique des dépassements d'honoraires, 10 millions de citoyens renoncent à se soigner, selon l'UFC-Que choisir. L'association de consommateurs demande aux pouvoirs publics de réduire la liberté d'installation en accès au secteur 2, où les honoraires sont libres, et de mettre en place un conventionnement sélectif des médecins dans les zones où le nombre de praticiens est très important.

La fracture sanitaire s'aggrave en France, selon l'UFC que choisir. Dans une étude publiée, au moment même où les médecins libéraux et l'Assurance maladie tentent de s'accorder sur de nouvelles pratiques et de nouveaux tarifs pour les cinq ans à venir, l'association dresse un bilan catastrophique de l'accès aux soins en France.

Si près d'un quart des Français éprouvent des difficultés à trouver un généraliste à moins de 30 minutes de chez eux, l'accès à un spécialiste est encore plus restreint. "Pour 4 Français sur 10, l'accès aux soins s'est dégradé pour les ophtalmologistes et les pédiatres, et cette inquiétante proportion monte à 59 % pour l'accès aux gynécologues!", souligne l'UFC.

Jusqu'à 8 % de hausse des tarifs en 4 ans

Quelle que soit la spécialité, le prix moyen d'une consultation médicale a augmenté, beaucoup plus vite que l'inflation. "Sous l'effet des dépassements d'honoraires, le tarif moyen d'une consultation a augmenté depuis 2012 de 3,5 % pour les ophtalmologistes, de 5 % pour les gynécologues et même de 8,8 % pour les pédiatres', constate l'UFC. Cependant, la palme revient aux pédiatres, dont les tarifs ont grimpé de 8 %, bien qu'ils demeurent la moins chère des spécialités.
Deux phénomènes expliquent cette progression: la hausse du nombre de médecins pratiquant des dépassements, c'est-à-dire de ceux installés en secteur 2. Et ce, alors même que le gouvernement avait mis en place le contrat d'accès aux soins, censé depuis 2013, réguler les pratiques tarifaires des médecins. Selon l'association, ce dispositif est actuellement un "dispendieux échec" car en réalité, il n'aura permis d'économiser que 59 millions d'euros de dépassements d'honoraires, sur un total de 2,46 milliards d'euros. En parallèle, les contreparties accordées aux médecins se sont élevées à 470 millions d'euros. "Dans ce jeu de dupes, chaque euro de dépassement évité aura ainsi indirectement coûté 8 € aux usagers!", déplore l'UFC.

Sur la base de ces constats, l'association de consommateurs demande au gouvernement de fermer l'accès au secteur 2. L'UFC réclame aussi qu'un conventionnement sélectif des médecins soit effectué afin que toute nouvelle installation dans un territoire où l'offre est surabondante ne puisse se faire qu'en secteur 1 (sans dépassements d'honoraires). Cela "permettra de réinjecter de l'offre accessible dans des territoires qui en manquent et d'améliorer la répartition géographique des médecins" conclut-elle.

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