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Haro sur la chirurgie de l'obésité avant 18 ans

La Haute autorité de Santé rappelle que la chirurgie de l'obésité ne peut être envisagée chez le mineur qu'après l'échec d'une prise en charge pluriprofessionnelle bien suivie, régulière et adaptée.

4 % des jeunes de moins de 18 ans seraient obèses, selon les chiffres dévoilés par la Haute autorité de Santé. Plus que chez l'adulte, l'obésité a des effets négatifs sur la puberté, le développement osseux mais aussi sur l'image de soi. De ce fait, 495 mineurs ont subi une chirurgie de l’obésité entre 2009 et 2013 d’après une étude de l’Assurance maladie, dont 114 en 2013. Face à la multiplication de ces opérations, la HAS intervient en vue de préciser les rares situations et les conditions dans lesquelles une telle intervention peut être envisagée pour un jeune de moins de 18 ans.

Privilégier une prise en charge pluriprofessionnelle

Pour traiter l'obésité, la HAS estime qu'il faut privilégier une prise en charge associant des professionnels de spécialités différentes et comprenant une éducation diététique, des conseils sur l'activité physique ainsi qu'un accompagnement psychologique. Le mineur doit être suivi régulièrement et au long cours, au sein ou en lien avec un centre spécialisé de l'obésité (CSO) à compétence pédiatrique. "À cet âge, l'objectif de la prise en charge est le ralentissement de la progression de la courbe de corpulence (et non pas forcément la perte de poids) ainsi que l'amélioration de la qualité de vie physique, mentale et sociale et la prévention des complications", souligne la HAS qui rappelle que la chirurgie bariatrique ne peut s'envisager qu'en dernier recours.

Les cas particuliers permettant la chirurgie

En cas d'échec d'une prise en charge pluriprofessionnelle de l'adolescent, le recours à une chirurgie pourra être discuté lors d'une première réunion de concertation entre professionnels de différentes spécialités. Après évaluation, le jeune obèse pourra être dirigé vers une phase de préparation à cette intervention, d'une durée minimale d'un an. À l'issue de cette période, une dernière réunion entre professionnels validera ou non le recours à l'opération chirurgicale ainsi que le type de chirurgie choisi (anneau gastrique, gastrectomie ou court-circuit gastrique dit «bypass»).

Pour pouvoir envisager une chirurgie, le mineur doit remplir différents critères, aussi bien physiologiques que psychologiques:
- être âgé d'au moins 15 ans au minimum (et au cas par cas entre 13 et 15 ans) ;
- avoir atteint un stade de croissance osseuse et de puberté suffisant ;
- présenter un Indice de masse corporel (IMC) supérieur à 35 kg/m2 avec au moins une comorbidité sévère[2] ou un IMC supérieur à 40 kg/m2 avec une altération majeure de la qualité de vie ;
- avoir une maturité psychologique assurant sa compréhension (ainsi que celle de son entourage) des risques d'une telle chirurgie et de son engagement à vie à des changements de modes de vie et à un suivi médical régulier.

Après l'opération, une surveillance régulière devra être mise en place avec un suivi pluriprofessionnel tous les 3 mois jusqu'à la transition vers l'équipe adulte du centre spécialisé. La chirurgie de l'obésité peut entraîner des complications et des difficultés au quotidien, même longtemps après l'intervention. D'autant qu'elle ne permet pas à elle seule de perdre du poids et de le stabiliser dans le temps. Elle n'est efficace qu'à condition de modifier ses habitudes alimentaires, d'augmenter son activité physique et d'être suivi médicalement à vie.

Haro sur la chirurgie de l'obésité avant 18 ans

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