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Pinel, attention surchauffe

De plus en plus de communes dans lesquelles le marché locatif montre un potentiel limité obtiennent pourtant un agrément permettant d’être éligibles à l’avantage Pinel. Avec, à la clé, un risque accru de vacance locative

Danger à l’horizon. Les agréments visant à rendre éligibles des villes normalement exclues du dispositif Pinel se multiplient, révèle le laboratoire de l’immobilier dans une récente étude. Ainsi, «près de 830 agréments préfectoraux ont été délivrés depuis 2013. C’est beaucoup trop», prévient Franck Vignaud, directeur de cet observatoire, filiale du groupe Theseis. Au cœur du problème, les localités situées en zone B2, dont les programmes immobiliers ne permettent pas de profiter de l’avantage fiscal Pinel, sauf à bénéficier d’une dérogation préfectorale. C’est le cas de communes comme Vichy, Brive-la Gaillarde, Béziers, Valence ou Angoulême, villes où le taux de vacance locative dépasse parfois les 20 %! «On parle de marché à l’équilibre lorsque que l’on construit un logement pour chaque nouveau ménage (1,1, ndlr). Or, dans ces communes, le ratio peut être deux ou trois fois plus élevé», ajoute Franck Vignaud. Alors que le nouveau zonage mis en place pour l’application des dispositifs de défiscalisation, dont le Pinel (zones A, A bis, B1 et B2), ne devait concerner que des secteurs dits tendus, soit principalement les grandes villes et leurs agglomérations, la multiplication des agréments donnés dans des communes déjà en suroffre fait peser un risque certain pour les investisseurs. «Les précédentes dérogations, octroyées pour le Scellier à l’époque en zone C, rurale, ont toutes donné lieu à des déboires pour les investisseurs. Le Pinel était censé corriger les errements du Scellier. Il semblerait au contraire qu’elles se répètent», note Me Hélène Ferron-Poloni, avocate spécialiste de ces questions. Prudence donc. D’autant que l’appétit des investisseurs pour le Pinel se confirme en ce début d’année, avec des ventes trimestrielles comprises entre 11 000 et 14 000 unités (contre 6 000 à 8 000 ventes trimestrielles avant son lancements), selon la Fédération des promoteurs Immobiliers (FPI).

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