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Focus : les bibliothèques vont prêter des e-books

Les adhérents des bibliothèques pourront-ils bientôt emprunter des livres au format numérique? Telle est l’ambition du projet “prêt numérique en bibliothèque”.

Alors que les offres de lecture en illimité d’Amazon, de Youboox ou de YouScribe sont jugées non conformes à la loi Lang par le ministère de la Culture (voir encadré), le prêt numérique en bibliothèque est, lui, encouragé par l’État. Ce service, encore anecdotique, pourrait s’étendre sous l’impulsion du ministère de la Culture. Le projet interprofessionnel, baptisé “prêt numérique en bibliothèque” (PNB), consiste à mettre en relation, sur le plan commercial et informatique, éditeurs, libraires, plates-formes de distribution de livres numériques et bibliothèques, afin que ces dernières proposent des ouvrages numériques à leurs lecteurs.

Lire en ligne ou sur tablette un livre emprunté à la bibliothèque

Comment cela fonctionne-t-il? Pour pouvoir proposer un livre numérique à ses adhérents, la bibliothèque passe commande à une librairie, qui l’achète à un éditeur (comme pour un livre papier). Sauf que la bibliothèque acquiert, en fait, une licence de prêt, dont les caractéristiques varient d’un éditeur à l’autre. Par exemple, le nombre d’emprunts autorisés par licence (entre 30 et 50), les modes d’accès au prêt (téléchargement ou fichier en ligne) ou les modalités d’usage de la licence (nombre d’utilisateurs simultanés ou durée de prêt par lecteur autorisés).
De son côté, le lecteur continue de régler une adhésion à sa bibliothèque (s’il y en a une, elle ne dépasse généralement pas une vingtaine d’euros par an). Cette cotisation lui permettra d’obtenir un mot de passe pour accéder à l’offre numérique. Il pourra alors faire une demande de prêt numérique sur l’interface de la bibliothèque, qui vérifiera, au moyen du dispositif PNB, si le livre est disponible. La plate-forme de distribution de l’éditeur enverra alors une adresse URL au lecteur, pour qu’il puisse télécharger le livre ou le lire en ligne. Dans les deux cas, la durée de prêt est déterminée par la bibliothèque (dans les conditions négociées avec l’éditeur). Pour lire son ouvrage sur une liseuse (voir notre Guide d’achat “Les Liseuses”) ou sur une tablette, l’adhérent devra, au préalable, s’enregistrer auprès de l’éditeur de logiciels Adobe, afin d’obtenir un identifiant, et télécharger une application pour pouvoir avoir accès aux ouvrages protégés par un verrou électronique. Il faut bien sûr être connecté en permanence à internet pour pouvoir tourner les pages des livres uniquement accessibles en ligne.

Les bibliothèques restent libres d’opter pour le prêt numérique

Cette année, une soixantaine de bibliothèques, dont celles de Paris, rejoindront la quinzaine d’établissements déjà raccordés à PNB pour la phase de test (à Grenoble, par exemple). Il est difficile d’estimer la part des 9 500 bibliothèques françaises qui tenteront l’aventure, le raccordement à PNB étant facultatif. “Pour les participants, des investissements dans l’outil informatique sont nécessaires. Mais cela a été pensé de façon à rester accessible à toutes les bibliothèques. PNB propose un éventail de services qui permet à chaque acteur de développer l’interface qui lui convient en s’appuyant sur un prestataire ou sur des ressources informatiques en interne”, indique Véronique Backert, directrice générale de Dilicom, opérateur technique qui pilote le projet.
Chaque bibliothèque pourra construire son offre numérique à sa guise, en fonction de son budget, de sa politique d’acquisition et de l’offre disponible, encore limitée. À l’heure actuelle, le catalogue de PNB contient 13 000 titres (sur 150 000 disponibles en téléchargement pour le grand public). Un chiffre relativement bas, qui s’explique par le fait que chaque éditeur décide de ce qu’il met dans son catalogue numérique pour PNB. Toutes les plates-formes de distribution de livres numériques ne sont pas encore raccordées à PNB, “mais toutes sont partantes, affirme Véronique Backert. Eden, la plate-forme créée par le groupe Madrigal, a été moteur dans le projet. D’autres sont en test”.

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