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Les pistes pour un permis moins cher

Le gouvernement entreprend une réforme pour un permis de conduire plus rapide à passer et moins cher. En attendant ses effets, voici des pistes pour économiser de 30 à 50 % sur le coût du permis, dès aujourd’hui.

Le permis de conduire coûte cher. Selon une enquête réalisée en 2013 par l’association de consommateurs CLCV, le tarif moyen d’un forfait de base s’élève à 1 067 €. Ce forfait comprend notamment les frais d’inscription aux examens, la formation à l’épreuve théorique générale (ETG, le code de la route) et les 20 heures de conduite obligatoires. Mais 20 heures ne suffisent pas, en général, pour décrocher le permis. Il faut souvent ajouter une dizaine de leçons, facturées de 40 à 50 € l’heure. L’association Prévention routière estime que le coût final du permis est plutôt de 1 665 €. Le faible taux de réussite à l’épreuve pratique (60 % au 1er passage) n’arrange rien. En cas d’échec, il faut attendre, en moyenne, 98 jours pour se représenter, et jusqu’à 160 jours dans les Hauts-de-Seine. Un délai pendant lequel le candidat doit continuer à se former. Or, un mois d’attente représente une dépense moyenne de 200 €, selon le ministère de l’Intérieur.
Conscient de ces difficultés, le gouvernement a entrepris une vaste réforme du permis de conduire. Objectif: ramener le délai entre chaque présentation à l’examen de 98 à 45 jours en 2016. Pour cela, les inspecteurs seront déchargés de certaines fonctions, afin de pouvoir consacrer plus de temps à l’épreuve pratique du permis auto. Ils ne surveilleront plus, par exemple, l’épreuve théorique. La loi Macron, en cours d’examen au Parlement, prévoit aussi la possibilité de passer le code dans les lycées, en dehors du temps scolaire. Enfin, depuis le 1er août 2014, la durée de l’épreuve pratique a été ramenée de 35 à 32 minutes. L’examinateur peut ainsi faire passer 13 examens par jour, au lieu de 12, ce qui libère théoriquement 110 000 places par an. En attendant les effets de ces réformes, voici quelques pistes pour alléger, dès maintenant, le coût du permis de conduire.

Bien choisir son auto-école

Première solution pour payer moins cher: augmenter ses chances de réussir le permis dès la première tentative. Le choix de l’auto-école est essentiel: informez-vous sur les taux de réussite avant de vous inscrire. Vous pouvez consulter, pour cela, des sites tels que quelpermis.com ou vroomvroom.fr. Les auto-écoles pourraient d’ailleurs être obligées de diffuser ces chiffres à l’avenir. Un amendement de la loi Macron prévoit, en effet, la publication, au moins une fois par an, du taux de réussite des auto-écoles par rapport au nombre d’heures de formation des candidats. Cette mesure «favorisera la concurrence, ce qui conduira à améliorer la qualité du service et/ou à réduire les tarifs», indique le rapporteur général de la loi.
Économie possible: - 30 % au moins par rapport au coût moyen du permis, si vous réussissez dès le premier passage.

Profiter des promotions

Certaines auto-écoles proposent régulièrement des promotions sur des sites internet d’achat groupé comme Groupon. Vous pouvez ainsi trouver des forfaits de 20 heures de conduite de 500 à 700 €. Attention, avant de souscrire un forfait à prix bradé, renseignez-vous sur ce qu’il contient. Parfois, les frais d’examen, les frais administratifs ou le livret pédagogique ne sont pas pris en charge. La durée de validité des cours de conduite peut également être limitée à quelques mois. Demandez aussi le prix de l’heure de conduite supplémentaire avant de faire vos calculs (elle est facturée, en moyenne, entre 36 et 62 €, selon l’étude de la CLCV). «Ces promotions risquent, au final, d’être décevantes, prévient Bruno Garancher, président du réseau d’auto-écoles ECF. Les agences qui fonctionnent ainsi se retrouvent ponctuellement avec beaucoup de candidats à présenter à l’examen, mais elles n’ont pas plus de places pour autant. Certains élèves doivent donc patienter pour passer le permis et reprendre des leçons pour rester à niveau.»
Économie possible: jusqu’à - 50 % sur le forfait de base de 20 heures, mais attention au délai d’attente pour se présenter à l’examen pratique (prévoir 200 € supplémentaires par mois, en moyenne).

Préparer ses leçons avec une auto-école en ligne

Les auto-écoles en ligne se développent. Elles ont transféré les formalités d’inscription et une partie de l’enseignement sur internet pour réduire les coûts. Chez auto-ecole.net, par exemple, l’élève peut préparer sa leçon de conduite à l’avance, sur le web, grâce à des modules thématiques (ronds-points, circulation dense, éco-conduite…). «Sur une heure de leçon, nous considérons que 15 minutes sont consacrées à l’explication théorique, explique Stanislas Llurens, fondateur de l’école. L’élève qui utilise ces modules pour apprendre peut gagner 25 % de temps de conduite et ainsi économiser de 7 à 8 heures de cours.» Autre différence: avec la filière classique, un élève est lié à son auto-école. S’il souhaite prendre des cours ailleurs, il doit payer de nouveaux frais d’inscription. Avec auto-ecole.net, les élèves ont accès à un réseau de moniteurs salariés proposant 42 points de rendez-vous dans toute l’Île-de-France. De son côté, la société Ornikar, actuellement en cours d’agrément, devrait mettre en place un réseau de moniteurs indépendants dans toute la France. L’élève pourra les géolocaliser avec son smartphone. «Il sera très facile de prendre rendez-vous avec un moniteur proche de son secteur», précise Benjamin Gaignault, cofondateur d’Ornikar.
Économie possible: jusqu’à - 30 % sur les frais et les heures de conduite.

Opter pour l’apprentissage anticipé ou supervisé

Une autre solution efficace consiste à passer par l’apprentissage anticipé de la conduite (AAC, ex-conduite accompagnée). Depuis le 1er novembre 2014, un jeune peut débuter l’AAC dès 15 ans (décret n° 2014-1295 du 31.10.14). Il doit d’abord suivre une formation initiale (code + un forfait de 20 heures de conduite en auto-école). Puis, l’élève est tenu de parcourir un minimum de 3 000 km pendant 1 an, au moins, sous le contrôle d’un ou de plusieurs accompagnateurs. L’accompagnateur doit être titulaire du permis B depuis au moins 5 ans et avoir obtenu l’accord de son assureur. Avec cette forme d’apprentissage, le taux de réussite au premier examen passe de 60 à 74 %, et le coût moyen s’établit à 1 100 €. Le candidat a, en effet, moins d’heures de conduite à payer en auto-école. Le jeune conducteur réalise également des économies d’assurance: avec l’AAC, la surprime exigée par les assureurs à tous les conducteurs dont le permis a moins de 3 ans est réduite à 50 % dès la 1re année, puis à 25 % la 2e (elle disparaît la 3e année, en l’absence d’accident). Certaines compagnies, comme la Macif ou la Maaf, n’en facturent pas.
Après 18 ans, il est possible d’opter pour la conduite supervisée. Accessible depuis le 1er avril 2010 (décision du comité interministériel de la sécurité routière du 13.1.10), la formule est intéressante après un premier échec à l’examen. L’élève doit avoir son code et pris au moins 20 heures de conduite en auto-école. Il devra ensuite parcourir un minimum de 1 000 kilomètres avec un accompagnateur pendant au moins 3 mois. La loi Macron devrait toutefois supprimer ce délai minimal. Pour Philippe Colombani, président de l’Union nationale des indépendants de la conduite, «la solution est parfaite pour des jeunes qui ont des bases techniques mais manquent d’entraînement». L’élève doit cependant fournir une attestation de fin de formation initiale et obtenir l’accord de son moniteur. L’accompagnateur doit être titulaire du permis depuis au moins 5 ans. Enfin, il faut demander une extension de garantie à l’assureur du véhicule. En revanche, avec ce type d’apprentissage, les compagnies d’assurances n’accordent pas de réduction sur la surprime du jeune conducteur.
Économie possible: jusqu’à - 33 % sur le permis classique avec l’apprentissage anticipé ; - 80 % sur le coût d’une 2e présentation à l’examen avec la conduite supervisée.

S’entraîner sur un véhicule à double commande

Si un loueur de véhicule à double commande est présent dans votre ville, vous pouvez parfaire votre conduite avec ce type de voiture. Cette solution revient, a priori, moins cher que de multiplier les leçons de conduite. Le site Permis Malin (permis-malin.com) propose de louer des véhicules 24 €/heure en kilométrage illimité (assurance incluse) ou 15 €/heure avec un forfait de 30 heures. Ainsi, l’élève peut s’exercer avec toute personne titulaire du permis B depuis 5 ans. Cependant, pour louer le véhicule, l’accompagnateur doit avoir suivi au préalable une formation de 4 heures dans une auto-école (arrêté NOR:INTS1308619A du 16.7.13, art. 5). Or les auto-écoles sont peu enclines à organiser ces formations qu’elles proposent à des tarifs de 250 à 300 € pour 4 heures.
Il est aussi possible, dès 16 ans, de passer le code puis d’apprendre à conduire sur ce type de véhicule avec un accompagnateur. L’élève pourra présenter le permis en candidat libre à 18 ans. Dans ce cas, c’est le loueur qui remplit le formulaire d’inscription au permis (Cerfa n° 14866*01) et atteste que l’élève a bien effectué 20 heures de conduite sur un véhicule conforme. Le formulaire doit ensuite être envoyé à la préfecture. Cette solution semble la plus économique en théorie. Cependant, le temps d’attente pour obtenir une date d’examen est souvent supérieur à 6 mois, car les candidats des auto-écoles sont prioritaires.
Économie possible: jusqu’à - 30 % sur le coût du permis.

Passer son permis dans un autre département

Avec 55 % d’échec à l’examen à Paris contre seulement 32 % dans l’Allier et des écarts de prix allant du simple au double selon les villes (780 € à Lille pour un forfait de 20 heures, contre 1 425 € à Paris, selon la CLCV), la tentation est grande de changer de région pour passer son permis. D’autant que le candidat est libre de s’inscrire dans l’auto-école de son choix. Depuis le 19 mars 2014, l’agence ne doit plus prélever de frais à un élève pour la restitution de son dossier (loi Hamon n° 2014-344 du 17.3.14, art. 136).
Passer son permis à l’étranger, dans un pays où il est plus abordable peut aussi sembler avantageux (moins de 1 000 € en Espagne, par exemple). Un conducteur est autorisé à rouler en France avec un permis obtenu dans l’Union européenne. Mais, à la première infraction, il faut obligatoirement l’échanger (gratuitement) contre un permis français à la préfecture. Pour cela, le conducteur doit prouver qu’il a établi domicile dans le pays étranger pendant au moins 6 mois. En revanche, un permis passé hors de l’UE n’est valable qu’un an à compter de votre entrée en France. Vous devez ensuite l’échanger contre un permis français.
Économie possible: jusqu’à - 45 % sur le prix du permis en changeant de région.

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