Publicité

Des huîtres biologiques à Noël

Autorisées depuis 2012, les huîtres bio ne sont produites que par une dizaine d’ostréiculteurs sur les 3 700 que compte notre territoire. Les contraintes d’une traçabilité sans faille freinent les candidats. “C’est le principal écueil”, au dire de Médi Thau Marée, producteur pour les magasins bio La Vie claire et le site huitrerose.com.

Le passage en bio de l’entreprise a été facilité par les normes ISO 22000 et 14001. La certification bio exige que les coquillages soient élevés dans des lieux agréés et qu’ils soient issus de captage naturel ou d’écloseries bio. Surtout, l’huître bio doit appartenir à l’espèce endémique, diploïde. La triploïde * est interdite. Cette huître stérile, dont les 10 paires de chromosomes ont été remplacées par 10 triplets afin d’éviter la laitance estivale, est actuellement majoritaire dans la production (100 % pour la célèbre maison Gillardeau, dans le bassin de Marennes-Oléron). En bio comme en conventionnel, tous les bassins de production français connaissent, depuis 2008, une surmortalité due à deux virus dont la virulence est inexpliquée.

Le Comité national de la conchyliculture révèle, dans un état des lieux publié début décembre, qu’en 2012 et en 2013, la situation s’est améliorée en ce qui concerne les stocks de naissains et de juvéniles, tandis que celle des stocks adultes s’est aggravée. “Le taux de survie de mes juvéniles se situe entre 5 et 10 %. Je dois donc multiplier les captages, mais une fois adultes, les huîtres survivent mieux”, constate Frédéric Voisin. Cet ostréiculteur bio charentais (voisinfrederic@wanadoo.fr) insiste, par ailleurs, sur ses rendements plus faibles qu’en conventionnel, l’association d’espèces complémentaires (crevettes impériales, bigorneaux…) et son choix de ne pas transférer ses huîtres d’un lieu à l’autre afin de leur éviter le stress.

* La triploïde n’est pas à proprement parler génétiquement modifiée, puisqu’il n’y a pas d’introduction de gènes d’une autre espèce.

Des huîtres biologiques à Noël

S'ABONNER
Partager

Partager via :

Plus d'options

S'abonner
À lire aussi