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Haro sur la collecte des données personnelles par les grandes enseignes

Une enquête de la CLCV, une association de consommateurs, révèle que les grandes enseignes collectent des données personnelles sur leurs clients, notamment lors de la souscription de cartes de fidélité. Une pratique peu respectueuse de la législation sur le fichage.

Le marché des données personnelles dans l'Union européenne pourrait atteindre 1 000 milliards d'euros d'ici 2020, selon l'association de consommateurs CLCV (Consommation, logement et cadre de vie). Conscients de la manne que représentent ces informations, les grandes enseignes n'hésitent pas à collecter les noms, adresse, courriel, numéro de téléphone de leurs clients.

Grâce aux données recueillies lors d'un achat ou de la souscription d'une carte de fidélité, une enseigne peut se renseigner sur la composition de la famille de ses clients mais aussi sur ses habitudes d'achat, voire sur même sur sa religion, selon qu'il achète des produits halal ou casher... Des informations susceptibles d'être revendues ensuite à des professionnels de la prospection commerciale ou du marketing direct.

Si des règles protègent les consommateurs contre ce commerce de leurs données personnelles, plusieurs grandes enseignes (Carrefour, Castorama, Leroy Merlin...) n'hésiteraient pas à franchir les limites, selon la CLCV. En principe, le traitement des informations personnelles impose d'informer le consommateur sur la nature de la collecte effectuée et sur ses droits. "Le professionnel doit demander clairement l'autorisation de les céder à un tiers dans un but commercial", rappelle l'association. En pratique, toutefois, lorsque que cette politique de confidentialité existe, elle figure uniquement dans les conditions générales d'utilisation des cartes de fidélité. Et souvent, elle est "noyée dans une multitude d'informations", regrette l'association.

Autre exemple: la prospection commerciale par e-mail et sms n'est autorisée qu'après avoir recueilli le consentement préalable du client. Or, l'enquête révèle que seuls 2 professionnels sur 11 respectent les règles, les autres préférant des moyens beaucoup plus contestables, comme une case à décocher pour s'opposer ou autre "voir ci-dessous".

Pour mettre fin à ces dérives, la CLCV réclame que la législation oblige le professionnel à recueillir le consentement préalable du consommateur pour l'utilisation de l'ensemble de ses données personnelles, ainsi qu'une meilleure information des usagers sur leurs droits et sur l'utilisation des éléments collectés.

Suite à l'affaire du piratage des données des clients d'Orange, l'association souhaite que les victimes de ce type d'actes soient immédiatement informées et dédommagées par le professionnel.

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