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Focus: l'impression 3D s’ouvre aux particuliers

Réservée jusque-là à l’industrie, l’impression 3D s’invite dans notre quotidien.Les particuliers peuvent, désormais, s’équiper d’une imprimante 3D afin de fabriquer eux-mêmes un objet à partir d’un modèle numérisé, ou passer par un prestataire.

Barack Obama a évoqué l’immense potentiel des imprimantes 3D dans son dernier discours sur l’état de l’Union. En France, La Poste envisage d’en mettre à disposition de ses clients dans ses bureaux. Orange propose aux internautes de personnaliser leur coque de smartphone en la faisant confectionner par impression 3D, et les premiers modèles d’imprimantes 3D grand public sont depuis peu en vente dans les rayons de la Fnac et de Boulanger. L’impression 3D fait parler d’elle, mais en quoi consiste cette technique de fabrication? S’imposera-t-elle dans notre quotidien?

Une élaboration tranche par tranche

La technologie 3D consiste à façonner un objet par empilement de tranches de matière (voir "L'impression 3D: comment ça marche"). Il s’agit d’une technique de fabrication additive (par ajout de matière), en opposition aux classiques procédés de fabrication de pièces par enlèvement de matière (tournage-fraisage-usinage). Cette technologie est employée, depuis une trentaine d’années, pour réaliser des prototypes - cela évite de concevoir des moules - dans l’industrie automobile, du jouet et de la joaillerie, notamment. Elle sert aussi à fabriquer directement des pièces détachées en aéronautique, voire des articles finis dans le secteur de la santé: des prothèses de hanches, des implants dentaires et auditifs, qui étant ainsi parfaitement adaptés à la morphologie du patient lui apportent plus de confort. Ce procédé connaît, néanmoins, des limites. Le champ des matériaux utilisés demeure restreint - plastique, céramique, sable de silice, acier, bronze, titane, aluminium et verre . Surtout, l’impression 3D, qui se révèle trop chère et trop lente par rapport au moulage par injection, n’est pas appelée à produire des objets en grande série.

Des objets fabriqués à la demande

Réservée jusque-là à l’industrie, l’impression tridimensionnelle est en train de s’ouvrir aux particuliers, notamment sous l’impulsion du Web. Ainsi, crayoncreatures.com, une entreprise implantée à Barcelone, transforme les dessins de vos enfants en figurines colorées d’une dizaine de centimètres de haut. Vous envoyez le dessin par e-mail, et la société le modélise en 3D et confectionne le jouet pour 99 €, hors frais de port.
Le site français sculpteo.com imprime, lui, toutes sortes de produits à la demande (figurines, coques de smartphones, bijoux, porte-clés, poteries, pièces de rechange…), en différents matériaux (voir “L'impression 3D: comment ça marche”), sous 2 jours, à condition de lui fournir le fichier numérique 3D. Il propose également quantité de modèles 3D - plusieurs milliers de fichiers d’objets sont disponibles sur la galerie -, que l’internaute peut personnaliser: des gadgets, à partir de 5 €, mais aussi des pièces utiles, comme un adaptateur qui rend les docks de l’ancienne gamme d’iPhone mécaniquement compatibles avec les appareils de nouvelle génération (à partir de l’iPhone 5), et des créations de designers (autour de 300 €). L’internaute peut également modéliser lui-même son article à imprimer, grâce au logiciel 3DVIAShape, mis à disposition par le site, ou à un autre logiciel de conception assistée par ordinateur (CAO), à télécharger (par exemple, SketchUp).
Pour numériser en 3D des objets existants à dupliquer, les particuliers peuvent investir dans un scanner 3D. Le Digitizer de MakerBot, destiné aux articles mesurant entre 5 et 20 cm et ne dépassant pas 3 kg, est vendu environ 1 600 € sur lefabshop.fr. Deux modèles de David Vision Systems sont disponibles à Proto3Dshop, à Paris ; l’un à environ 500 €, l’autre à environ 2 000 € (pièces de 60 x 40 cm).

Imprimer soi-même sa pièce en 3D

En dehors du Net, les particuliers peuvent imprimer eux-mêmes leurs objets en 3D dans les Top Office. L’enseigne d’équipement bureautique propose cette offre en libre-service dans certains de ses magasins (voir “L'impression 3D: comment ça marche”). Un conseiller aide le client à se servir de l’appareil. La fabrication des articles (taille maximale: 20 x 15 x 15 cm), imprimés, au choix, en rouge, noir ou blanc, coûte entre 9,90 et 29,90 € suivant leurs dimensions. La durée d’impression varie de 20 min à plusieurs heures en fonction de la complexité du produit.
Autre piste pour le consommateur: rejoindre un FabLab (“fabrication-laboratoire”). Souvent, ces lieux où se rencontrent bricoleurs, inventeurs et passionnés de technologies mettent à la disposition de leurs membres des imprimantes 3D. C’est le cas, notamment, de celui de Cergy-Pontoise (95 ; faclab.org) et de Grenoble (38).

Des imprimantes 3D à la portée d’un bricoleur créatif

Enfin, le particulier peut maintenant s’équiper d’une imprimante 3D. Depuis 2 ans, les prix baissent, et ce matériel devient accessible au grand public. La raison? La technologie de l’impression 3D par dépôt de filament, caractéristique des appareils d’entrée de gamme, est récemment tombée dans le domaine public. Aussi, plusieurs fabricants ont lancé leur modèle. On trouve ce matériel à l’espace Proto3Dshop, ainsi que dans les magasins Boulanger et à la Fnac, qui commercialisent, depuis fin novembre, le Cube de 3D Solution Systems à 1 499 €. On peut également se procurer ces imprimantes sur lefabshop.fr, qui distribue les appareils de la marque MakerBot, dont le Replicator 2 (le matériel disponible dans certains Top Office) à 2 630 €. Amazon.fr ne vend, pour l’instant, que la référence d’imprimante en kit du fabricant Velleman (825 €). Les consommables, des bobines de thermoplastique nécessaires à l’impression (entre 30 et 50 €), sont disponibles chez l’ensemble de ces distributeurs.
Reste que, aujourd’hui, ces imprimantes domestiques ont leurs limites: elles ne permettent pas de confectionner des pièces de très grande taille. Les modèles, dont le volume correspond à celui d’un four à micro-ondes, impriment uniquement des objets ne dépassant pas 15 x 15 x 15 cm. De plus, ils n’utilisent qu’une seule matière: le thermoplastique.

Christine Riste

L’impression 3D s’expose au Science Museum de Londres. Plus de 600 “objets imprimés” allant des prothèses aux pièces aéronautiques, en passant par les armes et des œuvres d’art y sont rassemblés.

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