Publicité

Le marché de l'immobilier neuf peine à reprendre des couleurs

Confrontés à une baisse des mises en chantier, les promoteurs font grise mine. De plus, ils craignent que certaines mesures du projet de loi pour l’accès au logement et à un urbanisme rénové (Alur) n’aggravent la situation.

Après 8 trimestres successifs de baisse, le volume des ventes connaît une amélioration, mais demeure à un niveau toujours trop faible», résume François Payelle, président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), en présentant les chiffres de la construction neuve au premier semestre 2013. Les ventes de logements (hors ventes en bloc) se chiffrent à un peu plus de 39 000, en hausse de 4,1 % par rapport au premier semestre 2012, particulièrement morose. Mais elles sont en recul de 17,5 % comparé au 1er semestre 2011, toujours selon la FPI.
Quant aux mises en chantier, elles ont atteint 75 100 entre mai et juillet 2013, en progrès de 5,9 % par rapport à la même période un an plus tôt, selon le ministère du Logement. Mais sur 12 mois (de juillet 2012 à juillet 2013), le nombre de constructions neuves accuse une baisse de 13,4 %, à 301 620 unités.

Les besoins de 400 000 logements ne seront pas satisfaits

Dans ces conditions, le cap de 300 000 mises en chantier risque d’être difficile à atteindre en 2013, alors qu’il en faudrait 400 000 pour répondre aux besoins en logements. Seul motif de soulagement pour les professionnels: la quasi-absence de stock, une différence de taille par rapport à la situation au moment de la grave crise du début des années 1990. Il faut dire que les banques ont tiré les leçons du passé. Elles font désormais preuve de prudence puisqu’elles exigent, pour financer une opération, 50 % de précommercialisation, c’est-à-dire que la moitié des logements d’un programme neuf soit déjà vendue…

Les promoteurs craignent une pénurie de foncier

À cette conjoncture morose, s’ajoutent les craintes liées à deux dispositions du projet de loi Alur. La première est l’extension des pouvoirs des commissions départementales de la consommation d’espaces agricoles (CDCEA). Déjà consultées lorsqu’un terrain agricole devient constructible, elles pourraient l’être aussi lorsqu’une zone naturelle le devient, et, dans ce cas, auraient la possibilité d’y mettre leur veto. La deuxième mesure, très décriée par les promoteurs, est le déclassement au bout de 9 ans des zones dites «à urbaniser» (AU). Si après ce délai, ces espaces n’ont pas accueilli de constructions ou ne sont pas viabilisés, ils redeviendront agricoles, donc non constructibles. «Ces zones représentent près de la moitié des réserves foncières. Le fait que le classement AU ait une durée limitée est d’autant plus pénalisant que des problèmes techniques peuvent surgir pour les viabiliser», déplore Guy Portmann, président de France Terre et vice-président de la FPI. Si ces deux dispositions sont votées en l’état, elles risquent de réduire sérieusement l’offre foncière et, par conséquent, d’augmenter le prix des logements.

Le marché de l'immobilier neuf peine à reprendre des couleurs

S'ABONNER
Partager

Partager via :

Plus d'options

S'abonner