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Crise financière: le sort de Chypre inquiète les épargnants européens

Le samedi 16 mars, après 9 mois de négociations, les ministres des Finances de la zone euro dévoilaient leur plan de sauvetage de Chypre: outre un prêt (classique) de 10 milliards d’euros, il était question de mettre à contribution tous les épargnants de l’île via une taxation exceptionnelle de 6,75 % des dépôts bancaires inférieurs à 100 000 €, et de 9,9 % au-delà.

Pour la première fois dans l’histoire de l’Union européenne, un État s’apprêtait donc à taxer les dépôts bancaires pour redresser les comptes du pays. La mesure n’a finalement pas été retenue: seuls les dépôts supérieurs à 100 000 € seront finalement gelés, pour partie transformés en actions de la Bank of Cyprus, la principale du pays. Et si la Laiki Bank, la deuxième du pays, est mise en faillite, les dépôts inférieurs à 100 000 € restent protégés.

La sécurité des dépôts remise en question

Il n’empêche, cette proposition inédite a provoqué une vive inquiétude des épargnants européens quant à la sécurité de leurs dépôts bancaires. Une inquiétude d’autant plus légitime que cette ponction correspond à un impôt, et n’est donc pas concernée par la garantie des dépôts bancaires. Rappelons que depuis 2010 et partout dans l’Union européenne, les dépôts sont garantis à hauteur de 100 000 € (voir Banques et assurances vie: les garanties en cas de faillite). Un plafond valable par déposant et par établissement. Mais la garantie n’est censée entrer en vigueur qu’en cas de faillite d’une banque, et non dans le cadre d’une taxation, ce qui était le cas dans le plan initial pour Chypre.

L’Europe sanctionne le paradis fiscal chypriote

Mais le cas de Chypre est très spécifique. Avec un secteur bancaire hypertrophié (dont les dépôts représentent 7 fois le PIB du pays), l’île est considérée comme un paradis fiscal et un centre de blanchiment d’argent. En voulant taxer les dépôts des banques chypriotes, l’Europe visait les investisseurs russes, détenteurs de 20 à 40 % des dépôts. Par la suite, le président de l’Eurogroupe a affirmé qu’il était désormais hors de question de toucher aux dépôts inférieurs à 100 000 €, quelles que soient les circonstances.

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