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Envolez-vous partout en Europe au meilleur prix

Lancement d’une filiale à bas coût, tarifs des vols classiques revus à la baisse… Les compagnies régulières multiplient les initiatives pour contrer l’offensive des compagnies low cost. Cette concurrence acharnée fait un heureux: le client.

Avec 100 €, vous pouvez désormais acheter un vol aller-retour Toulouse-Séville ou Marseille-Berlin sur Air France, à condition de ne pas enregistrer de bagage. La compagnie française propose ce tarif depuis février sur des vols nationaux au départ de 17 aéroports français, mais aussi sur quelques liaisons européennes. Baptisée Mini, cette nouvelle offre tarifaire ressemble à s’y méprendre à celle des compagnies à bas coût (low cost): les billets ne sont ni modifiables ni remboursables, et vous ne pouvez pas choisir votre siège à bord. Le low cost a fait le succès d’Easyjet (2e compagnie en France, avec 11 millions de passagers en 2011) ou de Ryanair (3e compagnie, 7 millions de passagers), notamment. Et les compagnies à bas coût continuent de gagner des parts de marché. Selon les statistiques de l’Union des aéroports français, elles ont transporté 9,5 % de passagers en plus en 2012, tandis que l’ensemble du trafic ne progressait que de 3,1 %.

L’an dernier, nous avions recensé 27 compagnies low cost opérant sur le sol français (voir Partez en avion depuis toute la France à prix cassés). Il y en a aujourd’hui une de plus: l’espagnole Volotea, qui assure des liaisons depuis 13 aéroports français vers des destinations nationales ou européennes. La liste des destinations ne cesse de s’étendre. Les compagnies à bas coût desservent plus de 150 villes, dont 130 à l’étranger. Ces dernières sont systématiquement situées à moins de 4 heures de vol (moyen-courriers), le modèle économique du low cost reposant sur des rotations d’avions plus fréquentes dans la journée (avions volant 12 heures par jour sur les moyen-courriers) que celles des compagnies régulières (8 heures par jour).

Les compagnies régulières proposent aussi des vols low cost, via leurs filiales

Les compagnies low cost ont conquis tout le territoire: elles sont, désormais, présentes dans 37 aéroports français. Elles ont su miser sur le développement des vols au départ des métropoles régionales ou d’aéroports de taille plus modeste, comme ceux de Carcassonne, Rodez, Limoges ou Tours, et ont bénéficié du soutien financier des régions. Une stratégie exactement inverse à celle des grandes compagnies régulières, qui avaient délaissé la province au profit des vols long-courriers, plus rentables, au départ de leurs aéroports nationaux (Paris-Charles-de-Gaulle pour Air France, par exemple). Après avoir perdu des parts de marché au profit des low cost, elles ont dû revoir leur politique. Certaines compagnies ont alors créé leur propre marque à bas coût (Transavia pour Air France, Vueling pour Iberia, Germanwings pour Lufthansa…). En lançant Transavia, en 2007, Air France cherchait alors à protéger son marché parisien, en conservant des créneaux de vols très convoités au départ d’Orly. De plus, alors qu’elle avait largement abandonné les dessertes moyen-courriers jugées peu rentables, elle tente aujourd’hui son retour sur ce marché. En 2012, la compagnie nationale française a donc installé trois nouvelles bases en province, à Marseille, Nice et Toulouse. Celles-ci lui permettent d’améliorer la productivité - les avions basés sur place n’ont plus à revenir chaque jour à Paris - et d’accroître le nombre de vols moyen-courriers (50 nouvelles lignes vers l’Europe et le bassin méditerranéen). Grâce à cette nouvelle organisation, plus de clients bénéficient de liaisons moins chères et plus directes.

Malgré ce retour en force des compagnies régulières nationales, comme Air France, toutes ne cherchent pas à concurrencer les low cost sur l’ensemble des lignes ; elles ciblent les plus rentables. Cette stratégie est particulièrement flagrante dans le cas de British Airways (6e compagnie en France, avec 2,2 millions de passagers en 2011), qui ne dessert, au départ des aéroports français, qu’une seule destination: Londres. La multiplication du nombre de vols quotidiens vers la capitale britannique (11 vols depuis Paris, 10 depuis Nice…) vise à étouffer la concurrence sur cette liaison. Comme Air France, British Airways a dû se résoudre à baisser ses tarifs. Notre étude, réalisée au départ de sept villes françaises (voir Meilleurs tarifs au départ de Paris), montre ainsi que, sur plusieurs liaisons, des compagnies régulières sont plus avantageuses que des low cost: British Airways sur les vols Nice-Londres et Bordeaux-Londres ; Iberia sur Bordeaux-Madrid ; Alitalia sur Toulouse-Rome… Désormais, pour trouver le vol le moins cher sur certaines destinations, il faut donc compter aussi avec les compagnies régulières.

Modifier sa date de départ pour profiter du meilleur prix

Par ailleurs, pour obtenir le meilleur prix, mieux vaut s’y prendre tôt. Toutes les compagnies aériennes pratiquent le yield management. Cette technique marketing consiste à faire grimper les prix au fur et à mesure du remplissage de l’avion, les dernières places disponibles se vendant beaucoup plus cher que les premières. Selon les compagnies, les billets sur les destinations moyen-courriers sont mis en vente de 3 à 6 mois avant le départ. Comme sur les sites des voyagistes, vous pouvez être averti de la disponibilité d’un vol en laissant une alerte sur ceux des compagnies aériennes. Vous serez également informé des promotions par mail. «Nous en faisons toujours à Pâques et avant l’été. Celles-ci durent de 8 à 10 jours, et le prix affiché correspond exactement à celui que paiera le client», souligne Antoine Pussiau, président de Transavia. En mars, cette compagnie proposait sur son site des réservations sur un vol Nantes-Porto ou Nantes-Berlin, pour 29 € tout compris. Vous réaliserez également des économies en avançant ou en reculant votre date de départ. Le week-end, les compagnies régulières ne pouvant pas compter sur leur clientèle d’affaires pour remplir leurs avions baissent, en principe, les prix afin de séduire une clientèle de loisirs. Toutefois, notre étude montre que vous paierez quasi systématiquement votre billet moins cher, généralement sur une compagnie à bas coût, en décalant votre départ du samedi au dimanche ou au lundi suivant. Et si vous pouvez partir en milieu de semaine, les tarifs des compagnies low cost sont encore beaucoup plus avantageux.

Des kilomètres en plus pour faire des économies

Si vous n’avez pas d’obligation concernant le choix de l’aéroport de départ et d’arrivée, vous pourrez, là encore, faire des économies en achetant séparément les billets aller et retour. Toutes les compagnies low cost le permettent. Rien ne vous empêche, par exemple, de prendre un aller avec Ryanair et un retour, au tarif plus attrayant, avec Easyjet, quitte à changer d’aéroport. Si vous effectuez un voyage itinérant, c’est la solution idéale. En Irlande, vous pouvez ainsi atterrir à Dublin et repartir de Cork ou de Shannon (à 3 heures de route de la capitale), où les tarifs peuvent être plus attractifs. Plus les dessertes low cost sont nombreuses, plus vous aurez le choix. Les personnes se rendant en Italie sont les mieux loties: cinq destinations du nord de la péninsule sont desservies, à la fois, par Easyjet et Ryanair au départ de la France (Bologne, Milan, Pise, Turin et Venise, auxquelles s’ajoute Vérone pour Easyjet). Dans bien des cas, changer d’aéoport pour le retour permet de réaliser des économies, même si la plupart des sociétés de location de voitures imposent souvent une taxe supplémentaire lorsque vous rendez le véhicule dans un endroit différent de celui où vous l’avez pris.

Enfin, pensez à ajouter au prix de votre billet celui du transfert vers l’aéroport de départ ou d’arrivée. Par exemple, avec Ryanair, si vous vous envolez de Beauvais, il faudra compter 16 € le trajet simple en navette depuis Paris. Il en est de même à l’arrivée. Pour rejoindre Barcelone, les passagers de Ryanair débarqueront à Gérone (91 km de la capitale catalane, 16 € la navette en 1 h 15). Pour Milan, les avions de cette compagnie atterrissent à Orio al Serio, qui est, en fait, l’aéroport de Bergame, situé à 54 km de la capitale lombarde, alors que d’autres compagnies atterrissent à Malpensa (50 km du centre-ville) ou à Linate (15 km). Le problème est encore plus sensible à Londres. La capitale britannique possède six aéroports: London City (16 km du centre-ville), Heathrow (24 km), Gatwick (49 km), Luton (55 km), Stansted (59 km) et Southend (68 km). Si vous séjournez dans le centre-ville, il vous faudra 45 mn pour vous rendre de Stansted à Londres par le train (25 €) et 53 mn depuis Southend (24 €).

Les moteurs de recherche, un outil pratique pour comparer toutes les offres

Pour comparer les tarifs proposés sur une destination et trouver le billet le plus avantageux, connectez-vous sur des sites internet spécialisés dans les vols aériens, comme opodo.fr ou edreams.fr. Il est aussi possible de consulter des métamoteurs, tels que liligo.fr ou easyvols.fr, qui collectent leurs données sur l’ensemble des sites de recherche. Vous pouvez même préciser si vous acceptez de partir à d’autres dates que celles déjà choisies. Easyvols affiche ainsi le meilleur tarif trouvé pour chaque jour pendant 6 mois. Vous pouvez également sélectionner des options, notamment le nombre de bagages en soute. Attention, le prix de base affiché sur ces sites ne comprend pas toutes les taxes ; elles viendront s’ajouter au fil de la réservation.

Ensuite, si ces moteurs sont de bons outils de comparaison, ils ne garantissent pas forcément le meilleur prix et prélèvent souvent jusqu’à 5 € de frais sur le vol. Lorsque vous avez repéré le vol qui vous intéresse, vous avez donc intérêt à vérifier sur le site de la compagnie s’il n’est pas plus intéressant de réserver directement auprès de celle-ci. Par exemple, British Airways garantit les prix les plus bas si vous achetez votre billet sur son site (britishairways.com). «Nous remboursons même la différence si le client trouve un vol moins cher sur un autre site de réservation», précise Gilles Marigliano, directeur des ventes corporate France de British Airways. Y compris sur leurs vols promotionnels.

Vérifiez les prestations incluses dans le tarif

Dernière précaution à prendre avant la réservation: ajoutez au prix proposé le montant de toutes les prestations et assurez-vous qu’il n’y a pas de frais cachés. En effet, les compagnies low cost sont régulièrement montrées du doigt pour leur facturation abusive (voir le n° 1072 du Particulier, p. 80), une pratique que les compagnies régulières ne se privent pas de dénoncer: British Airways affiche sur son site un comparateur de prix indiquant les services qu’elle offre et le prix auquel ils sont facturés par Ryanair et Easyjet. La recette des compagnies à bas coût est très simple: elles proposent un billet unique à tous les passagers, qui inclut un service minimal. Libre ensuite au client d’ajouter lui-même les prestations payantes dont il a besoin. Si vous souhaitez choisir votre place à bord ou si vous avez des bagages à enregistrer, la facture peut vite grimper. Chaque compagnie aérienne appliquant ses propres règles, lisez bien les conditions générales de transport figurant sur leur site internet. Plus vous ajoutez des services, plus les compagnies régulières sont compétitives. Par exemple, si vous désirez voyager à côté de vos enfants, la réservation de sièges attitrés est payante chez les low cost (entre 4 et 15 € par siège sur Easyjet, en fonction de la place choisie), alors qu’elle est gratuite sur les compagnies régulières. De même, si vous devez enregistrer un bagage en soute, les low cost comptent, en moyenne, 20 € par trajet pour une valise de 20 kg, tandis qu’Air France et British Airways acceptent un bagage de 23 kg sans supplément. Attention à ne pas vous tromper lors de la réservation: les low cost considèrent tout changement à faire à l’aéroport le jour du départ comme une modification du billet. Si votre bagage est plus lourd que ce que vous avez déclaré lors de la réservation, vous devrez payer en plus (14 € le kilo supplémentaire sur Easyjet). Enregistrer au dernier moment un bagage supplémentaire engendre également des frais (105 € pour un bagage de 20 kg en haute saison sur Ryanair). Enfin, si vous oubliez d’imprimer vous-même votre billet avant d’arriver à l’aéroport, Ryanair vous réclamera 60 € de frais de réimpression. Des abus qu’il vaut mieux connaître pour éviter que votre facture ne s’envole!

Pascal Frasnetti

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