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Des questions souvent hors de propos

Remplir un questionnaire ne signifie pas pour autant que vous exonérez votre banque de toute responsabilité. La pertinence des questions posées par les établissements bancaires s’avère souvent contestable.

Une étude de deux chercheurs à l’École polytechnique, André de Palma et Nathalie Picard, Évaluation des questionnaires MIF en France, pointe l’incapacité de ces questionnaires à apprécier les préférences des clients en matière de risque. «Les entreprises tardent à investir dans des outils répondant pleinement à l’esprit de la directive, notre étude suggère que l’investisseur n’est pas encore suffisamment protégé et conseillé lorsqu’il effectue ses investissements financiers», concluent les experts.
L’Autorité de contrôle prudentiel (ACP) et l’Autorité des marchés financiers (AMF) font, elles aussi, un constat sévère, dans le rapport d’activité pour 2011 de leur pôle commun Assurance, Banque, Épargne. Certaines sociétés n’ont toujours pas mis en place de documents adaptés, ni de procédures conformes à la réglementation. «Des questionnaires omettent des points que nous jugeons élémentaires, comme l’horizon du placement, à court, moyen ou long terme, l’aversion aux risques de l’épargnant ou encore ses objectifs. Certains documents proposent une liste d’objectifs de placement, le client étant invité à les classer par ordre de priorité, ce qui nous paraît plus judicieux qu’un choix restreint sans hiérarchisation», détaille Fabrice Pesin, secrétaire général adjoint de l’ACP. Le rapport commun de l’ACP et de l’AMF déplore aussi une formalisation écrite des conseils et des mises en garde parfois «insuffisante, laconique, voire inexistante».
Ce rapport sonne comme un avertissement à peine voilé adressé aux banques et aux assureurs, qui se voient aussi reprocher d’orienter, par leurs politiques commerciales, l’épargne de leurs clients vers des produits qui améliorent leurs comptes et leur solvabilité (livrets bancaires, comptes à terme…). Les établissements devront répondre de leurs conseils. Et, les épargnants se résoudre à remplir des questionnaires de plus en plus formalistes et détaillés.

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