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Nord-Est : les acquéreurs ont repris la main

Si 2011 a été un très bon millésime dans le Nord-Est, 2012 se présente sous un jour moins favorable. En effet, depuis le début de l’année, le ralentissement de l’activité, tous secteurs confondus, semble bien réel, même si les prix n’ont pas suivi le mouvement.

Moins d’acheteurs en Champagne et en Bourgogne

Selon le réseau Century 21, en Champagne-Ardenne, les valeurs ont progressé de 1,9 % entre le 2e semestre 2011 et le 1er trimestre 2012. Mais «l’activité a chuté de 25 à 30 % en raison du durcissement des conditions d’accès au crédit», confie Alain Pinçon, responsable d’une agence Laforêt à Troyes. «Les acquéreurs ont des budgets de plus en plus serrés et sont de mieux en mieux informés sur les prix», renchérit Sébastien Bol, responsable de l’agence Square Habitat de Troyes. Recherchées, les petites surfaces se négocient moins facilement que les maisons et les grands appartements. Sur le marché du neuf, la réduction de l’avantage fiscal Scellier se ressent sensiblement. À Reims, où se concentre l’essentiel de l’offre, les ventes ont baissé de 13 %. «Le tassement de la demande, qui s’était déjà manifesté l’an dernier, s’est accentué en ce début 2012», indique Jean-Jacques Schneider du Crédit foncier. En Bourgogne, la situation est un peu différente puisque le fléchissement de l’activité a fait baisser les valeurs de 1,6 % en un an, selon la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim). À Dijon, les prix ont, toutefois, augmenté de 2 % l’an dernier, ce qui porte le mètre carré à 2 145 €. Dans le neuf, ils ont grimpé de 19,5 %, passant à 3 596 €/m².

Metz et Strasbourg tirent leur épingle du jeu

Metz, qui bénéficie de la proximité du Luxembourg, tire son épingle du jeu. Aux abords de la gare TGV et du Centre Pompidou, la négociation n’est pas de mise. Ainsi, un 74 m² avec balcon, box et ascenseur a trouvé preneur, sans rabais, à 145 000 €. Dans le neuf - autour de 3 100 €/m² -, pas de négociation non plus, mais les gestes commerciaux sont monnaie courante (remise sur les frais de notaire, par exemple). Nancy souffre plus que sa voisine, ce qui place les acquéreurs en position de force. «Les acheteurs négocient beaucoup, même lorsqu’il n’y a pas lieu de le faire», déplore Éric Foucher, responsable de l’agence Square Habitat locale. À Strasbourg, le marché digère les hausses de l’an dernier, de l’ordre de 7,5 % (2 439 €/m²), avec des pointes à 8 % dans le centre et à 11 % dans le quartier de la Robertsau. À l’échelle de l’agglomération, la hausse a atteint près de 6 %, l’année dernière. Mais 2012 ne ressemblera pas à 2011. «Le marché est plus délicat, nous avons davantage de stock et moins de candidats acquéreurs», regrette Jean-Philippe Becker, responsable de l’agence Fortissimmo. D’où un allongement des délais de vente d’environ 2 mois. Il faut 4 ou 5 mois pour vendre un bien. Dans le neuf, «le volume de réservations baisse dans toute l’Alsace, car les investisseurs sont moins présents», constate Alain Keller de Bouygues Immobilier. Aussi les prix chutent-ils sensiblement: - 4,5 % en 12 mois. Dans les Vosges, «le Nord et l’Ouest restent des secteurs difficiles. Au-delà de 100 000 €, les biens ne s’écoulent plus», affirme Norbert Jacq, le président régional de la Fnaim. Dans le Doubs, à Besançon, les transactions ont baissé de 1 %. «Si la répercussion sur les prix ne s’est pas encore fait sentir, cela ne saurait tarder, car les négociations vont bon train», note Guillaume Rioton de l’agence Century 21 locale. Ainsi, une petite maison de 3 pièces, avec garage, proposée à 85 000 € est partie à 68 000 €.

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