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Bretagne: la reconquête de la qualité des eaux

Dans son dernier rapport annuel, la Cour des comptes évoque le "sentiment de catastrophe" qu'inspire l'état des eaux en Bretagne. Principaux accusés, les élevages de porcs et de volailles, dont les rejets pénètrent dans les sols et surchargent en nitrates rivières et nappes phréatiques. L'eau du robinet est ainsi impropre à la consommation dans de nombreuses communes, et sur le littoral, les algues vertes prolifèrent. La France vient d'ailleurs d'être mise en demeure par la Commission européenne (dir. du 16.6.75) de respecter la limite réglementaire de 50 mg/litre de nitrates dans les eaux de rivières utilisées pour les eaux potables. À défaut, elle paiera une astreinte d'un million d'euros par jour.

Des engagements précis et chiffrés.

Un nouveau plan d'action, officialisé le 4 février à Rennes, réussira-t-il là où une demi-douzaine d'autres ont échoué depuis 1990? Il comporte des objectifs précis comme, par exemple, la réduction d'au moins 20 % d'ici à 2003 de la consommation d'engrais minéraux azotés. Le respect de ces engagements sera évalué par un organisme national, dépendant du Commissariat général du Plan. Et, c'est une grande première, ce plan d'action a été signé non seulement par les ministères de l'Agriculture et de l'Environnement et des organisations agricoles, mais aussi par des associations de consommateurs et de défense de l'environnement.

Le soutien des consommateurs et des défenseurs de l'environnement.

"Nous soutenons ce plan parce qu'il prévoit une réduction du cheptel et représente une étape sur la voie du développement durable", indique Gilles Huet, délégué général d'Eau et rivières (qui regroupe 65 associations), même s'il déplore "qu'il ne remette pas en cause les excès de l'agriculture productiviste et essaie juste de les limiter". Établi pour la période 2000-2006, le plan prévoit d'aider les agriculteurs à s'équiper d'unités de traitement de leurs effluents d'élevage. L'agriculture biologique recevra des subventions, et les contrôles sur la taille des cheptels, ainsi que les productions de lisiers, seront renforcés. Coût total des actions: 473 millions d'euros.

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