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Dans l'arsenal des boissons coup de fouet...

Destinées aux sportifs, les boissons énergétiques, à base de glucides et de sodium, ne doivent pas être confondues avec celles dites énergisantes, à base de caféine et de taurine, qui, elles, luttent contre les coups de fatigue cérébrale.

Les boissons énergétiques, ou boissons diététiques glucidiques de l’effort, fournissent de l’énergie et empêchent la déshydratation. Elles permettent au sportif de récupérer les constituants dont il a besoin et qu’il a perdus pendant l’effort, en contractant ses muscles et en transpirant pour faire baisser sa température, qui augmente avec l’effort. Leur action sur l’état de forme du sportif est très rapide, car, du fait de leur concentration en particules analogue à celle du sang, elles sont très vite assimilées par l’organisme.

Des remontants à base d’eau, de sucres et de sels minéraux

Les boissons énergétiques se composent généralement de sucres, de sels minéraux dits électrolytes et d’eau, leur principal ingrédient. “La déshydratation a des répercussions sur les performances physiques et mentales. Plus l’épreuve est longue, plus la déshydratation est croissante, et plus la performance diminue. Une perte de 1% en eau entraîne une baisse de 10% des capacités physiques, explique le médecin du sport François Fisch. Il faut donc boire de l’eau avant, pendant et après l’effort. Environ 15cl toutes les 20min, mais cela dépend de l’activité physique.”
Le second objectif de ces boissons est de recharger les muscles en glycogène. Elles contiennent des sucres à assimilation rapide (glucose, fructose, saccharose), pour permettre un effort immédiat, et des sucres à digestion lente, comme la maltodextrine et l’amidon, qui améliorent l’endurance. On y trouve également du sodium -qui a pour effets d’accélérer la réhydratation et de compenser la perte minérale- et du potassium, nécessaire pour que la fibrille musculaire puisse se décontracter. De plus, sodium et potassium interviennent dans le maintien de la pression sanguine et favorisent les contractions musculaires et la transmission de l’influx nerveux. Autres composants parfois présents dans ces boissons, les vitaminesB et C, mais celles-ci ne font pas partie des recommandations européennes concernant les boissons de l’effort (source: Cahiers de nutrition et de diététique, mars 2011, éd. Elsevier Masson).
“Le sportif du dimanche qui fait 1h de jogging par semaine n’a pas besoin de ce type de boisson glucidique, souligne la nutritionniste Béatrice de Reynal. Pour ce genre d’exercice, boire de l’eau avant et après l’effort est suffisant. Cela permet de se réhydrater, de refroidir les muscles, d’éliminer l’acide lactique produit, et ainsi d’éviter les crampes. Même pour une marche de 5 à 6h, il suffit de boire de l’eau et d’ingurgiter à mi-chemin une banane ou un peu de compote et du pain complet. Et de prendre un peu de miel, qui est assimilé plus rapidement, si l’on veut obtenir un effet coup de fouet.” Le risque avec ces boissons énergétiques, c’est de consommer trop de sucre d’un coup et de provoquer une sécrétion importante d’insuline, qui sera suivie d’une hypoglycémie, pouvant entraîner un malaise. Attention aussi à l’apport en calories (de 200 à 500 par litre), qui, si elles ne sont pas utilisées, vont se transformer en graisses.

Des stimulants composés principalement de caféine

Les boissons énergisantes -dont le Red Bull est l’“emblème”- ne sont pas destinées aux sportifs. Elles sont censées mobiliser l’énergie en stimulant le système nerveux. Elles se composent de sucre, de caféine, souvent de taurine et d’extraits de plantes (guarana, ginseng…), très concentrés en caféine. “Ce type de boisson est une alternative à la tasse de café bien noire”, analyse Béatrice de Reynal, qui précise qu’une tasse de café de 100ml contient, en moyenne, 65mg de caféine, contre 80mg pour une canette de 250ml de Red Bull. “La caféine est connue pour lutter contre les coups de fatigue, améliorer la mémoire et la concentration, explique Patrick Serog, médecin nutritionniste, coauteur de Savoir manger (éd. Flammarion). Mais consommée à haute dose, elle peut provoquer de la tachycardie, de la nervosité, des insomnies et une augmentation de la tension artérielle.” En mai 2007, le Conseil européen de l’information sur l’alimentation (Eufic) a précisé que “des apports quotidiens modérés de caféine, jusqu’à 300mg, ne posent, en règle générale, aucun problème de santé, sous réserve que les autres habitudes de vie -régime alimentaire, consommation d’alcool, tabagisme et exercice- soient équilibrées”.

Les effets incertains de la taurine

Cet autre ingrédient des boissons énergisantes n’a rien à voir avec une quelconque sécrétion de taureau, comme on peut le lire sur le Net. Si l’on manque de recul sur ce stimulant, d’abord interdit en France, puis autorisé en 2008, on sait néanmoins qu’il s’agit d’un acide aminé produit en petite quantité par le corps humain et contenu, notamment, dans les muscles. La taurine possède des vertus antioxydantes et aurait pour effets d’augmenter la circulation veineuse et de stimuler le cœur (cela ne fait pas consensus). “Comme de nombreux antioxydants, il faut craindre qu’à une forte concentration la taurine puisse avoir l’effet inverse, c’est-à-dire être pro-oxydative”, souligne François Fisch. Reste “qu’il n’y a pas d’élément probant qui démontre la dangerosité du Red Bull”, a indiqué Christine Lagarde, ministre de l’Économie, qui en a autorisé la vente en 2008. Deux messages d’avertissement doivent, toutefois, être apposés sur les canettes: “Déconseillé aux femmes enceintes et aux enfants” et “À consommer avec modération: maximum deux canettes par jour”.

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Christine Riste

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