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Bilan: Des pièces d'occasion pour faire réparer sa voiture

Réparer ou faire réparer sa voiture avec des pièces d’occasion est économique et écologique. Mais ce n’est pas toujours possible.

Le recours aux pièces d’occasion va devenir plus fréquent. La directive européenne 2000/53/CE de septembre 2000 impose, depuis le 1erjanvier 2006, le recyclage à 85% du poids d’une voiture hors d’usage. Ce taux passera à 95% en 2015. Les garagistes de réseau vont-ils enfin s’y mettre?

Après une collision, le coût de la remise en état du véhicule peut dépasser sa valeur vénale. L’expert mandaté par l’assurance propose alors parfois à l’accidenté que sa voiture soit réparée avec des pièces d’occasion, qui valent entre 30 et 80% de moins que les neuves. “C’est le cas lorsque la valeur d’usage du véhicule est supérieure à sa valeur vénale”, explique Lionel Namin, secrétaire général de l’Alliance nationale des experts en automobile (Anea). La répartition entre les frais de main-d’œuvre et le coût des pièces neuves étant, en moyenne, de 50-50, si les pièces de réemploi sont, par exemple, 50% moins chères, la facture totale s’allège de 25%. La voiture devient alors réparable ; en effet, le montant de la réparation ne peut jamais être supérieur à la valeur du véhicule. L’arrêté du 29avril 2009 (JO du 14.5.09), qui autorise l’estimation et la réparation avec des pièces d’occasion quand le montant de la réparation est supérieur à la valeur du véhicule, n’a fait qu’entériner une pratique déjà relativement courante.

Un accès aux casses par Internet

Faire réparer sa voiture avec des pièces d’occasion, même quand expert et assureur n’entrent pas en jeu, ne date pas d’hier. Mais il y a très peu de temps encore, seuls les plus avertis des automobilistes -ceux qui s’y connaissent en mécanique- se rendaient dans des casses pour acheter la pièce de réemploi ou demandaient à leur garagiste (les concessionnaires s’y refusent) de la trouver pour eux. Cette pratique semble dorénavant à la portée de tous les automobilistes.
Les casses, dont l’activité a été réglementée par le décret du 1eraoût 2003 -elles doivent désormais obtenir l’agrément du préfet de département- se sont, en effet, modernisées, facilitant leur accès aux consommateurs. Non seulement ces démolisseurs gèrent des espaces de vente in situ, mais ils permettent aussi de commander une pièce en ligne, en indiquant le modèle du véhicule ou son numéro de carte grise. Parmi les plus importants, citons careco.fr (implanté à Brest, mais qui livre dans tout l’Hexagone), francecasse.fr (qui regroupe 250casses automobiles réparties partout en France), pieceseco.com, allocasseauto.com (associé à pieceseco.com), ecocasse.fr, centralcasse.com, changeauto.com, carutil.com.

Pièces de robe plutôt que de mécanique

Réparer une voiture avec des pièces d’occasion n’est pas toujours possible. En règle générale, mieux vaut s’en tenir à celles dites “de robe”, c’est-à-dire à la carrosserie, aux phares, aux vitres, etc. Opter pour des pièces mécaniques d’occasion est plus risqué, même si elles sont souvent garanties un an par les casses.
Quand l’expert intervient, il n’est généralement pas d’accord pour ce type de réparation, car ce n’est pas pertinent économiquement: l’assurance va payer de la main-d’œuvre pour une pièce à durée de vie limitée. Le garagiste pratiquera plutôt l’échange standard: il utilisera une pièce de réemploi, mais qu’il aura remise complètement à neuf. Ainsi, un moteur en échange standard (décrets du 4.10.78 et du 5.9.80) est entièrement démonté, puis contrôlé et toutes ses petites pièces (soupapes, pistons…) sont changées.
Quant aux pièces de sécurité (freins) ou celles d’usure (la courroie de distribution, par exemple), elles ne doivent jamais être d’occasion, car ce serait dangereux. Le gouvernement réfléchit, d’ailleurs, à une liste noire des pièces à proscrire.

Pénurie d’avant gauche

Trouver la pièce recherchée est parfois difficile. “75% des accidents concernent la partie avant gauche du véhicule. Ce sont donc les pièces à la fois les plus recherchées et les plus rares”, explique Henry Vimard, président de la branche nationale des carrossiers au Conseil national des professions de l’automobile (CNPA). Sans compter qu’il est évidemment difficile de trouver des pièces d’occasion pour des voitures récentes, faute de véhicules déjà endommagés dans les casses.
Si le marché des pièces d’occasion a été dopé ces dernières années par les primes à la casse accordées par le gouvernement, qui permettent actuellement aux démolisseurs de proposer des centaines de milliers de pièces d’occasion, il ne pèse aujourd’hui que 1milliard sur les 53milliards que représente celui des pièces détachées, soit un peu moins de 2%.

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